Que révèle Mark Savaya de la relation irako-américaine ?
La nomination, le 19 octobre 2025, de Mark Savaya au poste d’envoyé spécial des États-Unis en Irak par la seconde administration Trump n’aura laissé personne indifférent. Elle renvoie en effet à l’effort d’un renforcement de la relation irako-américaine au moment où le Moyen-Orient traverse une succession de bouleversements inédits. Officiellement, l’intention de cette désignation est de faciliter les relations diplomatiques entre les deux pays, de promouvoir la stabilité de l’Irak et d’appuyer sa dynamique de reconstruction économique comme politique. Officieusement, il s’agit du côté américain de contrarier les velléités de milices chiites devenues omnipotentes, dont la plupart demeurent étroitement liées à l’Iran et qui opèrent en large part en dehors du contrôle de l’État. Ces dernières semaines, nombre d’observateurs ont beaucoup glosé sur les racines irakiennes de Savaya et ses liens personnels avec la région. Mais cela suffira-t-il à combler le fossé qui oppose encore Washington et Bagdad au terme de décennies de confrontations militaires, de sanctions, et après une longue période d’occupation dont l’Irak peine encore à se relever ? La nomination de Mark Savaya traduit-elle vraiment une volonté de participer au rétablissement de l’Irak et à la restauration de sa souveraineté ou s’apparente-t-elle plutôt à une entreprise de re-vassalisation comme la fustigent ses détracteurs ? Surtout, que révèle cette nomination d’une relation irako-américaine en cours de recomposition sur un double plan contextuel – dans l’environnement géopolitique proche de l’Irak – et historique – si l’on en retrace les principaux contours ?